La dystopie est un genre dont s’imprègnent parfois écrivains et scénaristes. »A la recherche du monde parfait » aborde aussi cette thématique, le titre étant déjà évocateur de son opposé qu’est l’utopie. Je vous propose de parcourir les contours de la dystopie et son usage dans des œuvres phares de la littérature et du cinéma.
La dystopie, qu’est-ce-que c’est ?
Quelques définitions:
« Société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire ou une idéologie néfaste, telle que la conçoit un auteur donné. » (Le Larousse)
« Genre de fiction dont la société imaginaire est organisée par des dirigeants et un système qui exerce une autorité et une surveillance absolue des citoyens les empêchant d’exercer leur libre arbitre. » (Megadico.com)
La dystopie est rattachée à la fiction spéculative. Elle est assez éloignée de certains genres de la science-fiction, comme le space-opera ou la hard science-fiction en général. Elle est donc plus proche de préoccupations sociologiques ou philosophiques.
Dystopie-utopie: composantes et variantes
La dystopie (ou contre-utopie) va décrire un modèle de société sombre dans lequel il est malaisé d’évoluer. Les dirigeants y jouent un rôle important puisque ce sont eux qui portent le pouvoir totalitaire de type dictatorial qui y est exercé.
La surveillance des individus et la restriction des libertés est ainsi une composante souvent présente. La technologie va d’ailleurs aider à ce type de contrôle : caméras de surveillance, drones, puces pour la localisation…
Les canaux et supports d’information jouent également un grand rôle, en tant que relai et moyen de conditionnement des citoyens.
L’intrigue va souvent faire intervenir des résistants qui s’opposeront à cette société néfaste et chercheront à la combattre.
L’utopie, un idéal inaccessible
A l’opposé de la dystopie, l’utopie désigne un lieu où évoluerait une société parfaite qui ferait le bonheur des individus. Mais ce monde idéal ne serait-il pas…utopique ?
Dès l’antiquité, le thème de la société idéale a été abordé par les philosophes grecs tels que Platon ou Aristote. Il s’agissait pour eux de cerner les mécanismes et ressorts de la société parfaite. Plus tard, écrivains ou philosophes ont exploité ce thème, tels Voltaire avec Candide ou le méconnu Louis-Sébastien Mercier avec » L’An 2440, rêve s’il en fut jamais » paru en 1771.
De nos jours, les auteurs de fiction décrivent des sociétés utopiques accompagnées de leurs dérives et excès. Ce monde idéal de façade peut aussi receler de lourds secrets. C’est le cas pour « Ceux qui partent d’Omelas » d’Ursula K. Le Guin, ou « Le livre machine » de Philip Goy. L’utopie n’est souvent au final qu’un prétexte pour une critique des maux et excès des sociétés.
La dystopie dans la littérature
Genre relativement ancien, la dystopie est souvent le reflet des préoccupations de l’époque. Parmi les œuvres de référence, on citera :
- 1984 (George Orwell) où un citoyen misérable d’Océania tente de se rebeller contre la dictature du Parti et de son chef Big Brother.
- Le meilleur des mondes (Aldous Huxley) avec son Etat mondial qui utilise la génétique et le clonage pour contrôler les individus répartis en castes.
- La servante écarlate (Margaret Atwood) où un Etat dirigé par des fanatiques religieux a réduit en esclavage les quelques femmes encore fécondes qui subsistent.
La dystopie au cinéma
Des films du genre dystopique sont apparus dès les années 1970 (voire avant, si, l’on pense à Metropolis). Le choix est difficile… voici ma sélection
- Soleil vert (1973) Les aliments sont devenus une denrée rare, et un système effrayant a été mis en place pour palier à cette quasi-disparition des ressources naturelles.
- Matrix (1999) Des machines intelligentes ont emprisonné les humains dans une réalité virtuelle, la Matrice.
- Time out (2011) Pour rester en vie après 25 ans, il faut gagner du temps. Le temps a remplacé l’argent et certains feront tout pour gagner quelques minutes de vie.
- Equilibrium (2002) En 2070, tous les individus sont obligés de prendre du Prozium, qui les empêche de ressentir toute émotion.
- Hunger Games (2012) Même s’il est souvent décrit comme un film « pour ados », cette trilogie de science-fiction a tous les ingrédients de la dystopie, avec son Capitole et son dictateur.
Format livre de poche ou e-book – 239 pages