A Thétys en 2174, les humains ne travaillent plus. La société pourvoit à tous leurs besoins, et le travail est réservé à une poignée d’individus. Serait-ce le modèle d’un monde parfait ? La technologie nous permettra-t-elle de s’échapper de la contrainte de l’effort ? On peut s’interroger sur ce que sera le travail dans le futur.
Les métiers d’hier et de demain
Les métiers sont en évolution constante. Les agriculteurs représentaient plus de 40% des actifs en 1900, ils n’étaient plus que 1,6% en 2017. Certaines professions ont disparu, comme rémouleur ou lavandière. D’autres ont évolué. Les armées de dactylos, opératrices de saisie et autres employés de bureau ont fondu, avec le développement des outils bureautiques et la numérisation. A la place, de nouveaux métiers plus qualifiés liés aux technologies de l’information ont explosé.
Suite aux changements de mode de vie ou à l’innovation technologique, des métiers disparaissent, et d’autres émergent. Ce cycle ne semble pas prêt de s’arrêter.
Des métiers en 2030 | Des métiers en 2050 |
Responsable de données sur les déchets Consultant en bien-être seniors Ingénieur en greffons Gestionnaire d’avatars Agriculteur urbain source | Psychologue pour IA Modificateur de mémoire Producteur d’organes Mineur de déchets Spécialiste en dé-extinction source |
Robotique et IA : la fin du travail dans le futur ?
Les robots vont-ils remplacer les humains, et l’intelligence artificielle mettra-t-elle au rebut les professions intellectuelles ? Ces craintes sont souvent au cœur des débats.
Si les robots ont envahi les usines de production ou certains centres logistiques, ils n’ont pas éliminé complètement les humains. La cobotique exprime cette idée d’une collaboration entre le robot et l’humain, au lieu d’une concurrence.
Les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle sont-ils un plus grand danger pour le travail des humains ? Rien n’est moins sûr. Les architectes ont abandonné la planche à dessin pour les logiciels de CAO, mais leur métier existe toujours. Les graphistes, journalistes ou compositeurs de musique ne sont peut-être pas encore menacés. Certains réfutent même le terme « d’intelligence ». L’humain prend parfois des décisions non-logiques, et parfois aussi lié aux émotions. L’IA reste pour le moment une combinaison d’algorithmes et de big data, sans conscience avérée. Les IA autonomes de Skynet ou Matrix ne sont pas encore à l’ordre du jour…
Le rôle du travail dans la société
Si le travail est à la base de la production de biens et services, c’est aussi un marqueur social essentiel. Source de revenus, l’activité peut être un motif d’épanouissement, un lieu de lien social et peut également conforter l’individu dans son image et son statut.
Il existe peu d’exemples de sociétés dans lesquelles la majorité des individus sont inactifs et ne produisent ni biens ni services.
Pourtant, le rapport de l’individu au travail évolue. Le temps de travail a eu tendance à diminuer depuis un siècle. Il semble avoir atteint un plancher, au moins en France et dans l’environnement économique et concurrentiel existant.
Les aspirations des individus évoluent. Beaucoup recherchent un équilibre entre travail et vie privée. Le travail n’est plus l’objectif ultime. Chez les jeunes générations, on privilégie l’environnement de travail, l’intérêt et le sens des missions proposées. Le poste de travail doit permettre de s’épanouir, créer du lien et des échanges dans une bonne ambiance. L’entreprise elle-même devra porter des valeurs environnementales et sociétales.
La société des loisirs, un modèle extensible ?
Si l’individu aspire à jouir de son temps libre au-delà du travail, jusqu’où la plage des loisirs peut-elle se prolonger ? Peut-on envisager un modèle de société où on ne serait pas obligé de travailler pour vivre ? Les périodes de repos sont d’autant plus appréciées qu’elles suivent des périodes d’activité, et peut-être surtout à cause de cela.
Au-delà de la problématique de la fourniture des biens et services, c’est le sens même donné à son existence qui serait en jeu.
Format livre de poche ou e-book – 239 pages