Vivre sur Mars – Les projets de ville martienne

La planète rouge a toujours été vue comme celle pouvant abriter un jour des humains à la conquête de lointains horizons. Elon Musk a réactivé cet engouement avec ses ambitieux projets d’établir une colonie sur Mars vers les années 2050. Mais vivre sur Mars ne sera pas une chose aisée. La planète ne se présente pas comme très accueillante, voire a l’apparence d’un monde franchement hostile.

Mars, une planète sans atmosphère

A une époque lointaine, de l’eau coulait sur Mars, et les rivières se jetaient dans des lacs et des océans. Puis il y a 3 à 4 milliards d’années, sous l’action des rayonnements solaires et la diminution du champ magnétique, l’atmosphère de Mars a progressivement disparu. L’eau liquide s’est évaporée et seules des étendues de glace, aux pôles et sous la surface, ont subsisté.
Mais la quasi-absence d’atmosphère – une pression 170 fois moindre que sur Terre – s’accompagne aussi d’une composition de l’air défavorable. Sur la Terre, l’air est composé à 78% d’azote et 21% d’oxygène. Sur Mars, l’air est composé à 95% de gaz carbonique et donc irrespirable.

Des conditions de vie extrêmes

Au-delà du paysage aride et stérile des images de Mars, cette absence d’atmosphère a des conséquences sur une éventuelle colonisation de la planète.
= Rayonnements solaires
L’atmosphère ténue offre une très faible protection contre les rayonnements solaires. Les rayons UV ne sont pas arrêtés par la couche d’ozone comme sur la Terre, ce qui compromet la vie sans protection adéquate.
= Chutes de météorites
Les cratères d’impact liés à la chute de météorites sont une des images habituelles de Mars, comme pour la Lune. Il s’agit d’un danger récurrent dont il faut tenir compte.
= Températures négatives
Avec une température en moyenne de -60 degrés, Mars est une planète au climat glacial.
= Tempêtes de sable
Les tempêtes de poussière, fréquentes sur Mars, peuvent durer des semaines, voire des mois et concerner d’immenses surfaces.
= Absence de couches fertiles
Le sol de Mars est stérile et ne permet pas  de faire pousser de végétaux sans transformation. D’autres solutions comme l’hydroponie devront être adoptées pour permettre les cultures. Dans Seul sur Mars, Matt Damon a toutefois recours à une méthode peu orthodoxe pour faire pousser des pommes de terre…

Vivre sur Mars: quelles solutions ?

Pour les protéger des rayonnements solaires et des tempêtes de poussière, la plupart des projets de ville martienne sont vues protégées par un dôme transparent. Recouvert d’un matériau comme l’aérogel de silice, ce dôme abriterait des rayons UV mais laisserait passer la lumière, permettant de réchauffer l’intérieur. Une situation des habitations en semi-souterrain ou à flanc de falaise est aussi largement évoquée, ce qui permettrait une protection contre les météorites.

La glace est très présente dans le sous-sol de Mars, parfois à moins de 50 cms de profondeur. Une fois à l’état liquide, elle pourrait répondre à de nombreux besoins pour l’agriculture ou les usages domestiques. Elle pourrait avec un processus d’électrolyse produire de l’hydrogène et de l’oxygène.

Le dyoxyde de carbone, constituant l’essentiel de l’atmosphère de Mars, pourrait être transformé en oxygène. Un test avec un procédé technologique nommé Moxie réalisé via le rover sur Mars a permis d’en produire en conditions réelles.

Les rayons du soleil peuvent être utilisés pour produire de l’énergie solaire, mais les poussières présentes dans l’air en limiteront l’efficacité par rapport aux installations solaires sur Terre.

Les projets de ville sur Mars

Villes sous dôme, enfouies ou semi-enterrées…les propositions ne manquent pas.
Elon Musk avec sa société SpaceX envisage de construire une ville appelée Nüwa à partir de 2054, qui pourrait accueillir à terme 250 000 colons.
La NASA a lancé en 2018 un concours pour proposer des solutions d’habitat pour Mars imprimées en 3D. Les Emirats Arabes Unis ont aussi un projet de petite ville martienne sous dômes pour 2117. Un prototype pourrait être construit à Dubaï d’ici là.

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